Le nouveau modèle de croissance en Algérie
Le gouvernement, conscient de la vulnérabilité des finances publiques révélée par la chute des hydrocarbures (la fiscalité pétrolière a chuté de –7,9% en 2014 à –32,9% en 2015), a approuvé et adopté en conseil des ministres, ‘le nouveau modèle de croissance‘ pour l’Algérie. Il se projette à l’horizon 2020-2030 pour le long terme et 2016-2019 pour le court terme. Le ministère des finances a publié son rapport sur la question, où des réformes fiscales sont en cours.
Parmi les objectifs cibles, une trajectoire soutenue de croissance du PIB hors hydrocarbures, de 6.5% par an sur la période 2020-2030 et une diversification des exportations permettant de soutenir le financement de la croissance économique accélérée. Trois phases de croissance sont retenues :
1. La phase de décollage (2016-2019) qui sera marquée par une évolution de la part des différents secteurs dans la valeur ajoutée vers leur niveau cible.
2. La phase de transition (2020 -2025) qui permettra la réalisation du potentiel de rattrapage de l’économie.
3. La phase dite de stabilisation ou de convergence (2026-2030), à la fin de laquelle l’économie nationale épuise son potentiel de rattrapage et les différentes variables de l’économie convergeront vers leur valeur d’équilibre.
La stratégie industrielle des pouvoirs publics met en place des politiques sectorielles organisées autour du soutien. Dans le secteur pharmaceutique, classé secteur prioritaire dans le rapport, cela se traduit par une stratégie de substitution qui a débuté et qui a ciblé l’interdiction d’importation des produits fabriqués localement. A ce sujet, selon le ministère du commerce il a été enregistré un recul des importations passant de 3,788 mds usd en janvier 2018 contre 4,064 mds usd l’an dernier, soit une baisse de 6,8%.
L’encouragement à long terme est priorisé principalement pour le secteur privé seul ou en partenariat international avec un appui fort pour les entreprises exportatrices (réactivation de l’ordonnance 03-02 relative aux zones franches abrogée en 2006). Une originalité est introduite, il s’agit d’une orientation basée sur la performance qui devrait introduire l’évaluation des pratiques fondées sur des critères coûts efficacité.
