Erreurs médicamenteuses: Point de situation dans un service de néo-natologie de Tlemcen
Les erreurs médicamenteuses restent une préoccupation des professionnels de santé. Bien que n’ayant pas de statistiques sur leur survenue dans notre pays, selon l’étude ENEIS1, entre 120.000 et 190.000 événements indésirables graves évitables surviendraient en milieu hospitalier dont 1/3 sont d’origine médicamenteuse.
Klouche-Djedid et A. Zaoui, ont réalisé en 2012 une étude observationnelle prospective dans le service hospitalier de néonatologie à Tlemcen. Ils se sont proposé d’expliquer l’étiologie des erreurs médicamenteuses évitables, d’en mettre en évidence les sources et de proposer des moyens de prévention.
Leur échantillon, constitué de 231 nouveau-nés, a permis d’identifier les erreurs survenues aux différentes étapes de la chaine de soin.
Elles sont multifactorielles et multidisciplinaires. Ainsi, sur les 212 erreurs identifiées, 53,25 % ont été réalisées lors de la prescription, 25,11 %, lors de la préparation des médicaments et 13,42% lors de leur administration.
Les principales erreurs lors de la prescription, portaient sur la fréquence, le surdosage (32%), le sous dosage (12%), la voie d’administration (8%), et les ordonnances incomplètes (19,7%).
Pour les erreurs liées à la préparation, les plus importantes sont les erreurs de techniques d’administration avec non respect des débits d’administration des médicaments par rapport aux standards. Les erreurs liées à l’administration ont été des erreurs de diluant, de dosage de reconstitution et d’étiquetage.
Il est apparu que les médicaments les plus utilisés dans le service, sont les antibactériens à usage systémique, sont ceux qui ont généré le plus grand nombre d’erreur avec un tau de 84.5 %.
Les nouveau-nés les plus touchés par ces erreurs, présentaient les poids les plus petits.
Il a été proposé la mise en place d’un référentiel du médicament spécifique au service de néonatologie, du dossier informatisé du patient, d’encourager l’annonce spontanée de l’erreur qui préserve l’anonymat du déclarant, l’intégration d’un pharmacien clinicien, dans l’unité.
Les résultats de l’analyse des étapes critiques et des principales sources d’erreurs identifiées, devraient contribuer à la mise en place de mesures correctives.