Portrait de pharmacien, Kamel Soualmia, membre fondateur: 90% de mon chiffre d’affaire est réalisé avec Pharma Invest
C’est à l’appel de son camarade de promotion Abdelouahab Attout, que Kamel Soualmia, notre pharmacien du mois, adhéra sans hésiter au projet de création du groupement Pharma Invest en 2001, où il sera élu au sein de premier Conseil d’Administration lors de l’AG constitutive. Cette initiative s’est faite dans le contexte du monopole étatique de la distribution, des ruptures, des ventes concomitantes qui avait incité les pharmaciens à la réflexion sur les solutions à envisager face à cette situation.
Kamel rappelle qu’en 1991, les délais de livraison mensuelle des commandes allant parfois jusqu’à trois mois, avec les remises préférentielles des produits ruptures aux agences publiques, le menèrent dans un contexte insupportable, à envisager la fermeture définitive de son officine. Il s’accrocha au projet Pharma Invest, son premier fournisseur, duquel il garde une grande satisfaction une vingtaine d’années plus tard, en y consacrant plus de 90 % de ses commandes en médicaments.
En 2022, il souligne sa fierté d’avoir son fils interne en pharmacie, réaliser son stage au sein de son officine. Kamel met toutes ses compétences pour lui offrir le meilleur encadrement. Kamel Soualmia, des Ouled Ali Ben Sabor est natif de Ras El Aioun. C’est le chef lieu de la daira située entre la chaine steppique et les hauts plateaux au nord ouest de la wilaya de Batna, limitrophe de la wilaya de Sétif. Le nom de cette commune de 22500 habitants, signifie « la tête des sources », est en rapport avec la multitude de sources qui jaillissaient dans la région par le passé.
Ce hameau qui a vu le jour en 1882, était destiné au départ à recevoir une quinzaine de foyers, fut progressivement habité par les villageois chaouia qui venaient principalement des deux montagnes environnantes le Djebel Guetiane des Ouled Si Ali et le Djebel Ouled Sellam. Histoire. On retrouve dans les profondeurs de l’histoire, l’origine des principaux échanges commerciaux qui se font avec la wilaya limitrophe de Sétif, avec la grotte de Marroch, qui était un lieu de passage utilisé par les guerriers Garamantes de Tacfarinas pour se rendre à Perdices, ancien nom de Ain Azel (wilaya de Sétif). De nombreuses pièces archéologiques y ont été découvertes, comme les deux sculptures de dauphins exposées à la maison de la culture, ou des pièces de monnaie et diverses poteries.
Si la région de Ras El Aioun fut une importante zone de transit lors de la guerre de libération nationale, elle a connu des batailles entre les moudjahidines et l’armée d’occupation. Cette région compte de grands révolutionnaires comme le chahid Douadi Salah, l’écrivain en sciences sociales Cheikh Tayeb Berghout, qui rédigea les réformes pour consolider l’institution de la famille, le Pr Ali Hemal chercheur en économie, le cheikh Si Hamou Bouakaz un spécialiste du fikh issu de l’école Ibn Badis. L’ancien journaliste du JT de 20 heures à l’ENTV qui est passé à la BBC, Ameur Madani l’auteur de la crise des médias et les médias de crise en langue arabe qui est en cours de traduction. Cette commune modeste des Aures, offrit le cycle primaire à Kamel Soualmia qui du rejoindre la daira voisine de Merouana pour le cycle moyen, puis le célèbre lycée Benboulaid de Batna pour le secondaire en qualité d’interne, il y acquis son bac sciences en 1982.
C’est là qu’il rencontra notre pharmacien Djamel Haddadi décédé l’an dernier. Les terres de Ras El Aioun sont des terres fertiles d’alluvions entièrement irrigables utilisées pour le pâturage, la culture de céréales. Durant la période coloniale, en vue d’étendre la surface cultivable dans cette région agro-pastorale, un marécage fit l’objet de travaux d’assèchement. Ras El Aioun est connue pour son marché hebdomadaire, à dimension régionale où sont commercialisés autant les ovins, caprins, bovins que les productions maraîchères de la région.
On retrouve à environ 15 kilomètres la cédraie de Guettiane avec son plus haut sommet Tichrit qui culmine à 1903 mètres. Un espace de détente qui offre une forêt de Cedrus atlantica, prisée par les habitants pour la fraicheur offerte par l’ombre de ces Pinacées majestueux qui peuvent vivre jusqu’à 2 000 ans. Kamel Soualmia, fils de professionnel de la santé, sensible aux plus faibles, s’est aussi impliqué dans l’humanitaire en rejoignant l’association d’aide aux orphelins de la région, pour l’accompagnement scolaire, social et sanitaire. De nombreuses actions avaient été entreprises dont l’encouragement à travers la remise de prix aux lauréats, le soutien aux jeunes mariés en difficulté, le soutien scolaire, la fourniture de soins, etc.
Choix de la filière pharma: Le bac en poche, Kamel Soualmia s’engagea par affinité pour les sciences médicales dans la filière tronc commun bio médical à l’université de Batna. L’année suivante la promotion est orientée vers l’université de Sétif avant de rejoindre Constantine pour la suite du cursus, où il obtiendra son diplôme de pharmacien en juin 1987. Les études furent intenses et difficiles. Kamel se retrouvait régulièrement avec ses camarades à la bibliothèque de la fac centrale où ils trouvaient les ouvrages nécessaires à l’assimilation des cours, l’internet n’ayant pas encore vu le jour les ouvrages édités par l’OPU (Office des Presses Universitaires) constituaient une bonne partie de leurs références tout comme les ouvrages spécialisés acquis lors du salon du livre.
Cette étape de sa vie étudiante lui fit découvrir le Cheikh Mohamed Al-Ghazali l’un des plus éminent savant musulmans contemporains, qui donnait régulièrement des conférences à l’université Emir Abdelkader tout en animant une émission sur la chaine TV nationale. Auteur de près de 94 ouvrages sur entre autre l’éthique, l’économie, il fut l’un des précurseurs du renouveau de la foi islamique. Parcours professionnel: Kamel Soualmia débute son activité professionnelle à la pharmacie centrale de l’hôpital de N’Gaous, à 14 km de Ras El Aioun.
Unique pharmacien, il sera le chef de service pour la gestion des médicaments et des dispositifs médicaux, puis sera affecté au laboratoire de cet hôpital où, face aux habitudes erronées, il tenta en pharmacien consciencieux, de mettre en place les bonnes pratiques de biologie acquises durant son cursus. Kamel eu également à accomplir des missions d’enseignement de pharmacologie à l’école paramédicale de N’Gaous. Il finira par démissionner au bout de deux années, après un passage qui aura été éprouvant.
Le service civil venant d’être supprimé, K. Soualmia sera le premier pharmacien à ouvrir une officine dans la commune de Ras El Ayoun en octobre 1989. Il y avait à ce moment une carence en collaborateurs de l’officine ce qui l’obligea à débuter seul avec une plage horaire très difficile, entre la réception de la commande mensuelle de laquelle on imagine le volume impressionnant, sa mise en place et la dispensation aux patients. Ce n’est que trois mois plus tard qu’il recruta son premier collaborateur. Malgré une difficulté qu’il surmonta tant bien que mal, il fut accueilli très favorablement par la population avec laquelle il communiquait humainement et prodiguait les conseils du professionnel de la santé en toute conscience.
Des patients qui découvraient un pharmacien à leur écoute attentif à leur demande, une relation qui n’existait pas ou peu au niveau de l’hégémonie des agences étatiques. Kamel Soualmia, avait également établi des relations parfaites avec les médecins, qui, confrontés au problème des disponibilités, le consultaient régulièrement sur les substitutions à envisager si nécessaire face aux différentes pathologies. Ses confrères prescripteurs voyaient en lui un précieux conseiller fort compétent. Pour développer sa pratique, il su lancer le préparatoire, autre pierre angulaire de l’activité officinale. Kamel avait rejoint l’UMA, la seule organisation des professionnels de santé qui avait pour tâches autant la défense des intérêts que la formation continue. Puis il assista en 1988, en compagnie d’autres collègues dont le regretté Djamel Haddadi à la réunion de sensibilisation des pharmaciens à l’Hôtel Phenicia de Ain Beida où on retrouve parmi les initiateurs, feu Abderrahim Zemmouchi.
Cette réunion fut suivie lors de la réforme économique qui instaura la libéralisation du marché, d’une assemblée constitutive du groupement GPHAL à Constantine, qui coïncida fortuitement avec le jour de l’invasion du Koweït par l’Irak en 1990. En mars 1993, il part faire son service national, après l’instruction il est affecté comme pharmacien de la division de Djelfa dans la gestion des produits pharmaceutiques. Si ce passage fut difficile, il en garde néanmoins de bons souvenirs.
Lors de la création du SNAPO, il fut délégué de la daira au sein d’une équipe pilotée par l’éminent et le très respecté Omar Mehri. C’est une parfaite ambiance de confiance, de confraternité et de compétences qui est décrite par Kamel Soualmia au sein de cette expérience syndicale. En 2022, Kamel Soualmia reste ferme dans l’éthique et le respect de la déontologie. Il a été précurseur dans la transmission de ces valeurs avec ses confrères de la région qu’il considère comme amis, et avec lesquels des relations respectueuses sont entretenues au point où si la mise en place des gardes avait été houleuse dans de nombreuses localités, elle fut très aisée à Ras El Aioun et ses environs grâce en l’occurrence à ses interventions de sensibilisation auprès de ses jeunes collègues.
Kamel reste résolument positif et pense que le groupement Pharma Invest présente les meilleures opportunités pour accompagner le développement de la pharmacie.
In Le Bulletin du Pharmacien
Octobre 2022 – PharmaInvest spa