L’accès aux soins pour les populations: Une préoccupation majeure pour les Etats

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L’accès aux soins pour les populations: Une préoccupation majeure pour les Etats

L’accès aux soins pour les populations, a toujours été une préoccupation des Etats, pris entre les professionnels de santé qui placent la santé au-dessus de toute valeur, et les milieux administratifs et économistes ayant une approche opposée, plus rationnelle qui estiment qu’il y a un marché de soins et que toute chose a un coût. Ainsi, chacun en fonction de son système politique, du modèle social au libéral choisi, s’est mis à élaborer des solutions. La tendance mondiale étant portée sur la couverture sanitaire universelle – dite CSU.

Les États Membres de l’OMS se sont fixés l’objectif d’organiser leur système de financement de la santé en vue d’en garantir une couverture universelle. L’expression «couverture universelle» signifie que chacun peut accéder aux services de santé sans devoir craindre de graves répercussions financières liées au paiement des soins.

Bruno Palier, chercheur à Sciences PO, CNRS compare dans le traité d’économie et de gestion de la santé, les systèmes de protection maladie utilisés par les pays. Il décrit leurs différences qu’il situe au niveau des modalités d’accès aux soins, du type de prestations offertes, du mode de financement d’organisation et de régulation. Il distingue ainsi 3 types de systèmes.

1/ les systèmes nationaux de santé. Ils assurent un accès quasiment gratuit aux soins se rapprochant de la couverture sanitaire universelle. L’Etat organise les soins et le finance à travers l’impôt. C’est le cas des pays Nordiques (Suède, Norvège, Danemark, Finlande) de la Grande Bretagne, Irlande, Italie, Espagne, etc. Si ces systèmes assurent une égalité d’accès aux soins des populations, la qualité peut parfois être discutable et l’attente peut être longue pour accéder aux soins spécialisés. De tels systèmes présentent des coûts relativement bas.

2/ Les systèmes d’assurance maladie. Dans ces systèmes, les soins sont assurés à la fois par le secteur public et le secteur privé, comme l’Allemagne, la France, l’Autriche, le Japon, etc. Les frais étant en grande partie supportés par la sécurité sociale qui puise ses ressources à travers les cotisations de ses membres. Dans ces systèmes, le choix du patient est préservé avec un bon niveau de qualité des soins, mais les coûts sont élevés.

3/ Les systèmes libéraux de santé. Ils sont comme leur nom l’indique, intégrés dans un système libéral comme les Etats Unis (avant l’Obamacare), où seules les pauvres, les personnes âgées, les invalides et celles nécessitant des soins de grande urgence sont couvertes par le service public. Si la plus grande partie de la population, doit recourir aux assurances privées, une autre partie se retrouve sans couverture maladie. Un tel système basé sur le financement privé est très performant, surtout pour les personnes aisées qui peuvent avoir accès aux meilleurs soins. Les dépenses de santé sont globalement élevées. Le président Barack Obama signait le 30 mars 2010 le Patient Protection and Affordable Care Act, (Loi sur la protection des patients et des soins abordables) plus connu sous le nom de Obamacare, qui entra en vigueur le 1er janvier 2014.

Ce fut une véritable réforme du système de santé qui obligeait toute personne payant des impôts aux Etats Unis à se doter d’une assurance santé. Cette loi réduisait les inégalités en rendant universel l’accès aux soins pour près de 50 millions d’Américains. Si le nouveau président Donald Trump signait le 20 janvier 2017 un nouveau décret qui remettait en cause l’Obamacare, le sénat américain se prononçait le 25 juillet 2017 pour un rejet de l’ouverture des débats sur la réforme du système de santé par 51 voix contre 49. Parmi les 3 sénateurs républicains du camp du président, qui ont voté contre, la sénatrice Shelley Moore Capito sénatrice de l’Etat de Virginie, l’un des plus pauvres des USA, pour les habitants duquel l’Obamacare offre une couverture sociale intéressante. Aux Etats Unis, aucun texte ne peut être examiné sans un premier vote autorisant l’ouverture des débats.

Cet exemple illustre combien la préoccupation est grande chez les élus, prêts à ne pas suivre les directives de vote de leur parti politique pour préserver un l’accès aux soins des citoyens.

 

Abdellatif Keddad
Abdellatif Keddad
Journaliste médical
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