Mauvaise observance des traitements, un danger pour la santé des patients
L’observance des traitements
par Abdellatif Keddad
La question de l’observance ou adhésion médicamenteuse par les patients, reste au cœur des préoccupations des professionnels de santé . Elle constitue un enjeu dans l’amélioration de la prise en charge thérapeutique des patients malades chroniques. Selon l’OMS qui se base sur une revue de la littérature, dans les pays développés, seulement 50% des patients malades chroniques seraient observants. Ces 10 dernières années, près de 90 articles scientifiques traitant la question ont été publiés, c’est dire la préoccupation qu’a suscité ce problème.
« Les médicaments ne sont pas efficaces chez les malades qui ne les prennent pas » Everett Koop |
Le professeur Djamel Eddine Nibouche chef de service de cardiologie au CHU d’Hussen Dey à Alger, a réalisé une enquête auprès de 2 425 patients dans différentes régions d’Algérie en 2007. Il concluait que 23,5 % des patients traités pour hypertension artérielle – HTA, n’avaient pas atteint la cible tensionnelle, donc près d’un quart de la population n’étaient pas équilibrée, la mauvaise observance des traitements est pointée du doigt. L’ampleur de la question se lit à travers les résultats qu’il relevait: 30% des patients environ étaient atteints d’HTA, avec des prévalences allant jusqu’à 60 % dans le Sud du pays. Dans 95 % des cas, elle est dite « essentielle », c’est-à-dire qu’elle n’a pas de cause apparente (familiale, génétique). Le professeur Nibouche a aussi publié en 2016, les résultats d’une étude sur la prévalence de l’hypertension artérielle et son association chez 327 patients diabétiques de type 2 nouvellement diagnostiqués âgés entre 40 et 70 ans. Ainsi il est apparu que l’HTA avait été retrouvée chez 66,7% de ces patients, tandis que 28% étaient connus comme hypertendus.