Etat des lieux de la recherche des traitements anti covid 19 274 molécules en cours d’essai à travers le monde
Il y avait au 30 novembre 2020, selon Florence Ader, professeur en infectiologie et coordinatrice de l’essai européen DISCOVERY (*), 274 molécules candidats aux thérapies. A travers le monde, les pays ont conjugué leurs efforts en lançant des essais cliniques pour trouver un traitement contre la COVID-19.
L’orientation s’est faite vers les molécules existantes qui ont déjà montré du moins in vivo, des propriétés anti-virales. Il y a ainsi l’essai contrôlé randomisé SOLIDARITY sous l’égide de l’OMS, qui réuni près de 12.000 patients dans 500 hôpitaux répartis sur 30 pays. Le but étant d’évaluer l’efficacité des traitements classiques sur l’augmentation des chances de survie, la diminution des besoins de ventilation ou la durée des hospitalisations.
Les premiers résultats publiés en octobre 2020 ont concerné le remdesivir (2’750 patients), l’hydroxychloroquine HCQ (954 patients), le lopinavir/ritonavir (1’411 patients) et l’interferon (651 patients). L’étude concluait que ces 04 traitements n’avaient pas ou peu d’effet sur la mortalité globale. Le remdesivir, un antiviral à action directe, bloque la synthèse d’ARN virale. L’hydroxychloroquine, s’oppose à la glycosylation d’ACE2, et pourraient empêcher la pénétration des Sars-CoV (2).
Le lopinavir/ritonavir (Kaletra) est utilisé dans le traitement contre le VIH. L’interféron interviendrait après la chute de la charge virale pour les patients sous lopinavir/ritonavir, pour réduire l’inflammation due aux cytokines.
Aux Etats Unis, l’essai randomisé contrôlé NIH NIAID ACTT évalue le remdesivir chez des adultes hospitalisés versus placebo. Au Royaume Uni c’est l’essai RECOVERY qui évalue 02 immunomodulateurs le baricitinib et le dimethyl fumarate, les corticosteroides à forte dose, l’antidiabétique empaglifozine.
En Europe l’essai DisCoVeRy piloté par l’INSERM lancé en mars 2020, évalue plusieurs molécules antivirales dont l’hydroxychloroquine.
En février 2021, l’autorité sanitaire française, annonçait l’arrivée prochaine des traitements anticorps monoclonaux ayant une activité neutralisante dirigée contre la protéine du SARS-CoV-2. Ces anticorps empêchent la pénétration du virus dans la cellule, bloquant ainsi la possible réplication.