Liste des médicaments essentiels—LME: Une définition pour éviter les confusions
Le terme de médicaments essentiels, prête souvent à confusion dans notre pays. En effet, on peut lire à travers la presse, en particulier lorsqu’il y a rupture de médicaments, des titres rapportant une rupture des ‘médicaments essentiels’, pour désigner des médicaments de consommation courante sans qu’ils ne figurent dans la liste des médicaments essentiels ou LME. Des précisions s’imposent. La LME ou Liste des Médicaments Essentiels, a été élaborée par l’Organisation Mondiale de la Santé en 1977. En 40 années, elle a été revue et actualisée tous les 2 ans, pour aboutir en 2017 à la 20ème édition. Elle comporte 433 médicaments répartis sur l’ensemble des classes thérapeutiques.
Aussi, face au nombre sans cesse croissant des médicaments dans le monde, 2 problématiques se posaient : l’une par rapport aux prescripteurs et aux dispensateurs, souvent inondés par les références qui peuvent générer des confusions, l’autre problématique est que qu’il devenait difficile d’assurer leur disponibilité. De plus, l’importance du nombre de DCI et de spécialités, générait des coûts d’acquisition et de stockage exorbitants, empêchant l’accès à des médicaments nécessaires pour les pays.
Cette liste avait donc été élaborée pour améliorer les soins tout en réduisant les coûts de santé.
Notre nomenclature nationale contenait en 2015 plus de 4 500 spécialités pour 2415 codes DCI. Cette profusion, est un facteur de risque d’erreurs chez les professionnels de la santé. La LME permet de familiariser le prescripteur avec quelques DCI au lieu des milliers qui existent sur le marché.
La liste des médicaments essentiels répond donc à la nécessité d’améliorer l’accès aux médicaments. Elle se fixe comme objectif de répondre aux besoins de santé les plus importants à l’échelle mondiale, en proposant une liste modèle pour les pays qui leur servirait de base pour élaborer leur propre liste. A ce jour, près de 100 pays à travers le monde, disposent de leur propre liste nationale des médicaments essentiels. Ceci leur a permis de rationaliser leurs achats par un meilleur contrôle du choix des molécules et donc une meilleure capacité de négociation des prix des médicaments. L’Inde est prise comme exemple, car à partir de sa propre LME, elle a défini des prix de plusieurs médicaments, dont ceux à prix très élevés comme les anti cancéreux. Les professionnels du médicament en Algérie, évoquent régulièrement la nécessité pour notre pays, d’adopter sa propre liste qui serait d’un apport certain pour maîtriser les coûts des médicaments, améliorer leur disponibilité et réduire les risques d’erreurs du aux confusions.
Repère chiffré: La nomenclature nationale algérienne compte 5503 spécialités pour 2415 codes DCI, tandis que la LME compte 433 DCI.
