Portrait de pharmacien Abdelhakim Matallah administrateur Pharma Invest « Les pharmaciens ont tout à gagner en rejoignant le groupement Pharma Invest spa »
C’est à Khemis Miliana dans la wilaya de Ain Defla, que nous emmène notre pharmacien du mois, avec un voyage qui débute dans sa région Natale: Djamaa à 50 km de Touggourt. Abdelhakim Matallah a rejoint le groupement Pharma Invest par conviction en 2010 lors de l’ouverture du capital, au point où il contribua à sensibiliser ses collègues sur la nécessité d’adhérer à l’ambitieux projet qui donnerait un nouveau souffle à l’officine. Lors de l’assemblée générale annuelle des actionnaires, fort de ses convictions à oeuvrer au service de l’entreprise, il présente sa candidature au conseil d’administration, et bénéficiera de la confiance de ses confrères actionnaires qui l’éliront au top management.
Il intégrera les comités d’audit et de gouvernance. Au cours de cette expérience, il ne compte plus le temps ni les efforts qui sont consacrés à cette nouvelle mission chaque jour plus exigeante et toujours avec collégialité. Pour être efficace, en professionnel averti et loyal, il n’a pas hésité à mettre à niveau ses compétences managériales. Ainsi, Abdelhakim M. nous confie qu’en qualité d’administrateur, son engagement au sein de l’entreprise ne se fait plus uniquement avec la vision de l’officinal, mais s’ajoute à elle, avec celle d’un manager averti qui en plus a l’avantage de connaitre le terrain officinal.
Activant au sein du comité d’audit, fort du coaching dont il a bénéficié, il nous explique que parmi ses missions principales figurent le suivi du processus d’élaboration de l’information financière et le suivi de l’efficacité des systèmes de contrôle interne. Pour Abdelhakim M., les groupements de pharmaciens, qui sont au plus prêt des préoccupation de l’officine peuvent très largement jouer leur rôle pour mieux servir les titulaires qui en forment une composante décisionnelle à travers l’assemblée générale des actionnaires. Réalisant plus de 90% de son CA avec Pharma Invest spa, il estime que les groupements peuvent dépasser le stade de la simple distribution car, en connaissance des besoins, ils offrent une capacité de développement de services pour accompagner les pharmaciens dans leur exercice.
Abdelhakim Matallah débuta sa carrière en décembre 1992 à Miliana, l’antique Zucchabar qui fut une capitale refuge pour les rois numides, dont Jugurtha. Puis au Xe siècle Bologhine ibn Ziri Essanhadji y fonde sur les ruines, une nouvelle citée qui fut la capitale d’une grande partie du maghreb. Son sens de la confraternité lui fit rendre une visite de courtoisie à ses collègues, une tradition qui s’est malheureusement perdue avec le temps. Malgré des débuts difficiles lors du lancement de l’activité, il s’est accroché et s’attachât à développer de bonnes relations autant avec les praticiens qu’avec les patients.
Quatre années plus tard, il transfert son officine à Khemis Miliana. Il bénéficiera de la confiance de ses collègues qui l’élisent au bureau local du SNAPO où les bons contacts avec les partenaires, ont permis de prendre en charge les préoccupations des pharmaciens. Puis cette confiance s’est étendue depuis deux années au conseil régional de l’ordre des pharmaciens, où il est élu au sein de la SORP de Chlef, qui couvre les wilaya de Chlef, Ain Defla, Relizane, Tiaret et Tisemsilt avec plus de 1000 pharmaciens inscrits, toutes catégories, en sa qualité de délégué de la wilaya de Ain Defla. Actuellement président de la commission régionale de déontologie, il s’est ainsi penché sur les questions en rapport avec l’indépendance de la profession pharmaceutique, à analyser les problèmes de la moralité de la profession ainsi que ceux liés à sa défense morale et légale. Il a eu à traiter de nombreux manquements à la déontologie, qui n’existaient pas ou peu lorsqu’il débuta son exercice.
Son grand père était Cadi, un magistrat musulman qui jugeait les conflits entre les personnes ou les problèmes de la vie quotidienne en remplissant des fonctions civiles, judiciaires et religieuses. Son père Tahar, exploitant d’une palmeraie à Djamaa et sa défunte mère Djamila qui accordaient une grande importance aux études de leurs enfants, en suivant rigoureusement leur progression, ont réalisé leur voeux car ils ont tous réussi leurs études universitaires. Dans sa famille, on retrouve d’autres professionnels de la santé comme son frère, médecin en retraite qui fut professeur en biologie clinique au CHU Mustapha Bacha d’Alger ou sa soeur chirurgien dentiste qui ont sans doute contribué au choix de la filière pharmacie par Abdelhakim.
Le chemin qui le mena à Khemis Miliana, a été tracé par son frère aîné, ingénieur agronome fonctionnaire responsable d’une station expérimentale. Il fut le pionnier, avec ses travaux durant les années 70, de l’exploitation de la pomme de terre et de son développement dans cette région, offrant une alternative solide à la céréaliculture, avec une collaboration technique des allemands, qui le qualifiaient de ‘Meister’ (maître). Il y développa aussi par la suite dans les années 80, la betterave sucrière qui fut une opportunité pour l’implantation d’une entreprise nationale destinée au raffinage du sucre. Cette culture fut malheureusement abandonnée quelques années plus tard pour diverses raisons.
Durant son enfance, Abdelhakim M. baigne dans les oasis de la région de Djamaa, riches de leurs palmeraies produisant la célèbre deglet-nour avec des rendements de 37 kg par pied, ainsi que les variétés ghars, degla beida dite guerbaii, tantbouchet, tafazaouine, kentichi. Traversée par le moyen Oued-Righ, cette région a abrité en 1881 les travaux de recherche sur le palmier dattier. C’est à la suite d’une scolarité jusqu’au secondaire au sein d’un groupe de « bosseurs » à Djamaa dans la wilaya d’El Oued, actuellement wilaya de Meghier, où Abdelhakim Matallah, en brillant élève décroche son bac en 1987, puis s’inscrit à l’université de Setif au tronc commun biomédical pour une année, avant de rejoindre le département de pharmacie de la faculté d’Alger (Fac Centrale) pour y poursuivre ses études.
Au cours du secondaire, il a eu à pratiquer avec une certaine ténacité diverses activités sportives, dont l’athlétisme et le hand ball au point où son équipe avait remporté divers championnats locaux. Il évoque avec émotion les dernières recommandations de sa défunte mère sur son lit d’hôpital, peu de temps avant sa disparition « Ô mon fils, accroche toi à tes études ». Ces paroles lui donnèrent une formidable énergie pour persévérer dans ce parcours universitaire très difficile et en décrocher le précieux diplôme de pharmacien.