Les pharmaciens pakistanais, et malaisiens: Un rôle central au service de la santé, grâce aux innovations
Le Pakistan comptait en 2016, près de 193,2 millions d’habitants selon la banque mondiale soit 4,8 fois plus que l’Algérie (39,871 millions en 2015), avec une espérance de vie moyenne estimée à 66,332 ans. Le pays dispose d’un PIB de 1428 $US par habitant et une croissance annuelle de 4,7% pour une dépense publique consacrée à la santé de 0.8% du PIB (2007-2011). Celui de l’Algérie est de 4160 $US, avec une croissance annuelle de 3,8. Ces données sont nécessaires pour comprendre le rôle des pharmaciens dans les pays en développement. Ainsi, dans un pays comme le Pakistan, un article de A. Sairi, M. Azmi & Co, (Université de Malaisie) publié dans la base NCBI, conclu que bien que la profession de pharmacien évolue continuellement, le système de santé n’a pas encore reconnu ce rôle primordial. Ce pays disposait en 2010 de 0,852 médecins pour 1 000 habitants et les pharmaciens pakistanais ne sont pas mieux logés avec une très faible démographie pharmaceutique, ils s’inquiètent de leur rôle dans un tel système dominé par des activités de gestion.
Les auteurs rappellent la nécessaire intervention de l’expertise pluridisciplinaire des professionnels du secteur pour assurer des prestations de soins de santé modernes avec un rôle central dans la santé publique au sein de laquelle les pharmaciens peuvent agir comme conseillers auprès des médecins et des para médicaux avec une contribution dans les décisions politiques de santé. En effet, les demandes en matière de santé sont croissantes et complexes, et les patients présentent une mauvaise observance préjudiciable. C’est ainsi qu’un peu partout à travers le monde, autant les organisations professionnelles que les universités, ont contribué à développer les programmes de formation et les pratiques en y intégrant les « soins pharmaceutiques ». Les auteurs ont identifié des obstacles à l’efficacité des modèles de pratique pharmaceutique. Le plus fréquent est le manque de médicaments appropriés et de bonne qualité, leur utilisation irrationnelle et la faiblesse des réglementations. Le faible ratio de pharmaciens est un autre obstacle ainsi que le manque de référentiel. Une étude réalisée en 2017 par F. Hashmi & Co, portant sur la perception et les attitudes des pharmaciens communautaires (d’officine) sur l’élargissement de la pratique, conclu que dans l’ensemble, les pharmaciens ont fait part d’une attitude positive à l’égard des changements de pratiques et qu’ils étaient prêts à accepter ces changements s’ils bénéficiaient des formations requises.
La Malaisie, comptait en 2006, près de 32,2 millions d’habitants et avait un ratio de 1 pharmacien pour 6 207 habitants. Ce faible ratio amenait le gouvernement à maintenir la participation des médecins dans la dispensation des médicaments, en raison de la pénurie des pharmaciens. Malgré cela, le pharmacien malaisien dispose de lignes directrices sur la pratique. Il exerce des activités supplémentaires comme la gestion du dossier électronique du patient, l’entretien de la collaboration avec les autres professionnels de santé, l’entretien des connaissances, etc.
En 2016, la Malaysian Pharmaceutical Society, organisme de défense des intérêts des officinaux, lançait un vaste programme sous forme de 2 projets avec l’Association des Pharmaciens du Commonwealth intitulé PharmaAId, ainsi que la plateforme myPharmaAssist ®, qui est à visée pédagogique pour pharmaciens à l’échelle du Commonwealth. L’objectif est de soutenir l’équipe officinale pour faire face à la demande croissante en soins de santé. Ce programme offre des cours en lignes sous forme de webinars pour optimiser l’utilisation des médicaments, ainsi que sur les résistances bactériennes, la gestion du diabète, la communication, la résolution méthodique des problèmes cliniques, l’évaluation professionnelle, etc. La mise en place de nouvelles pratiques pharmaceutiques, a fait l’objet d’une étude de B.P. Kho, C. Lim & Co sur les défis de la gestion des pharmacies communautaires en Malaisie qui a été publiée en 2015. Les auteurs avaient identifiés certains défis de gestion dont la concurrence, la réglementation, les compétences, les attentes des patients et les impacts économiques. Ils ajoutaient que l’amélioration du service à la clientèle et l’élargissement des services pharmaceutiques étaient considérés comme les stratégies les plus viables pour relever les défis. Dans cette lancée, le 50ème congrès de la Malaysian Pharmaceutical Society, tenu en mai 2017 avait été axé vers la mise en place de standard internationaux de pratiques pharmaceutiques.
Le ministère malaisien de la santé, a élaboré toute une politique sur la médecine traditionnelle dite complémentaire, forte des richesses du pays en matière de ressources naturelles. Cette politique se fixe comme objectif l’amélioration de la qualité de vie de la population. Le cas de l’Afrique du Sud est particulier, il a été évoqué dans un article de Leah Gilbert (2001) dans l’International Sociological Association (ISA), le contexte a fait que les pharmaciens avaient souhaité étendre leurs activités vers la prescription, tandis que les médecins souhaitaient intervenir dans la distribution.