Portait de pharmacien actionnaire, Ahmed Benfares: « le groupement peut constituer un creuset de formation et d’encadrement »

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Portait de pharmacien actionnaire, Ahmed Benfares: « le groupement peut constituer un creuset de formation et d’encadrement »

Entretien avec Ahmed Benfares, pharmacien président du Conseil de l’Ordre des pharmaciens de la région de Blida, actionnaire Pharma Invest. par Abdellatif Keddad

 

Vous êtes actionnaire du groupement de pharmaciens Pharma Invest spa, pourquoi et quelles ont été vos motivations pour rejoindre le groupement ?

Dans le groupement de pharmaciens j’ai espéré d’abord beaucoup de solidarité pour affronter en commun tous les problèmes qui se posent à l’officinal. En plus de récupérer, au profit de l’officine, la marge distributeur, le groupement devait selon moi fédérer les pharmaciens, leur apporter les divers soutiens sur le plan de l’assistance juridique, comptable, fiscale, de la formation et pourquoi pas financier.

 

Comment qualifierez-vous la situation de l’officine du point de vue économique ?

Sur le plan économique, il existe plusieurs types de pharmacies selon les chiffres d’affaires réalisés. Si certaines sont prospères et en mesure d’affronter les adversités de l’heure, d’autres vivent la précarité et chaque jour est un défi pour ces dernières. Globalement, grandes ou petites pharmacies la crise est générale et la menace réelle. Si elle est immédiate pour certaines, elle n’est que différée pour les autres. Les pénuries, les prix des médicaments qui sont constamment révisés à la baisse, les marges qui stagnent et qui risquent d’évoluer au détriment du pharmacien, la main mise totale de la CNAS sur sa relation avec l’officinal, sont autant de facteurs qui mettent en péril la prospérité de la pharmacie d’officine. Le danger est réel et les perspectives minces, elles le seront tant qu’il n’y a pas une prise de conscience de la part de l’ensemble des confrères et tant que la solidarité, pour trouver des solutions en commun, n’est pas acquise.

 

Pensez-vous que les groupements puissent être une alternative à la perte de crédibilité des officines vis-à-vis de la population, et dans quelle mesure ?

La crédibilité du pharmacien a été altérée par le pharmacien lui-même qui s’est laissé dépasser volontairement ou involontairement par des considérations commerciales, lesquelles considérations ont supplanté celles pharmaceutiques. Le reproche ne peut être adressé qu’à ce dernier qui subit lui aussi les contrecoups de la conjoncture socio économique. Un véritable emballement a entrainé toute la société loin de l’idéal souhaité. La profession a été entrainée elle aussi par cette dynamique négative. Le groupement pourrait constituer un creuset de formation, d’encadrement et de moralisation pour aider le pharmacien à retrouver sa vocation strictement médicale, condition première à la restitution de sa crédibilité.

 

Le cadre juridique actuel est-il favorable aux groupements ?  Pensez-vous que des ajustements soient nécessaires ?

Le cadre juridique en vigueur est restreint et limite le groupement à la seule activité commerciale: en effet, les groupements sont des SPA au caractère strictement commercial. Les effets pervers sont inévitables et nous avons aujourd’hui des sociétés réduites à la seule action commerciale. Cette restriction biaise déjà la vocation première du groupement et l’éloigne de la mutualisation souhaitée et des services attendus. Une révision s’impose avec logiquement un cahier de charge plus élaboré qui donnera une grande place aux services.

 

 

Abdellatif Keddad
Abdellatif Keddad
Journaliste médical
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